Projection débat à l’occasion International des droits des femme 2020
PARTENARIAT LIGUE 11 DES DROITS DES FEMMES/COLISEE/ CINOCH’

Semaine de la critique Locarno
« Que s’est-il passé il y a des milliards d’années pour qu’ils s’attaquent à nos corps ? » C’est avec cette question, ce cri poussé par Leyla Hussein que s’ouvre #Female pleasure, dans une puissante profusion d’images et de sons, lancés comme un manifeste rageur à la face du spectateur. Le plaisir féminin, vaste sujet… encore tellement tabou ! Comme le pouvoir, la parole … Plus largement il est question des violences faites aux femmes sous diverses formes. Son film, Barbara Miller, l’envisage comme « un plaidoyer pour le droit à l’autodétermination et une sexualité épanouie pour les femmes. Je voulais savoir quelles structures universelles se cachent derrière le fait que les femmes, même aujourd’hui, ne peuvent pas célébrer librement leur corps et leur sexualité. Et si elles le font, dans la plupart des régions du monde, elles sont méprisées, excommuniées ou même menacées ».
Originaire de Somalie, Leyla Hussein vit en Angleterre et milite contre l’excision par la sensibilisation des communautés et des politiques. Militante, Vithika Yadav l’est aussi. En Inde, elle a créé un site internet, une plate-forme de discussion et d’échange traitant de sexualité et d’amour dans un pays où il n’est pas bien vu de tenir ce genre de propos. C’est pourtant celui-là même qui a vu naître le Kama Sutra ! … Deborah Feldman nous raconte comment et pourquoi elle a fui sa communauté hassidique new-yorkaise après avoir été mariée et avoir eu un enfant. De même, Doris Wagner nous explique pourquoi elle est sortie du couvent catholique en Allemagne. Le point commun entre toutes ces femmes, c’est bien les différentes façons de libérer la parole. C’est ainsi qu’en 2014, Rokudenashiko, auteure de manga japonaise et artiste contemporaine, a réalisé un moulage géant de sa vulve installé sur un canoë. Ce qu’elle qualifie de performance lui vaudra d’être inculpée pour « obscénité encourageant des pulsions sexuelles dangereuses ».
#Female pleasure propose le regard croisé de cinq femmes, qui ont décidé de ne plus se taire. Les expériences qu’elles partagent sont toutes différentes mais se recoupent. Sans être une représentation globale de l’état du monde en matière de sexualité féminine, le film pointe des exemples de voies possibles du changement. Se fait jour un constat : où que l’on soit dans le monde, certaines femmes choisissent, parfois au péril de leur vie, de ne plus subir … Le sujet est donc éminemment politique, il appartient à chacune de s’en emparer, à l’instar d’Axelle Jah Njiké : « Il est temps que notre sexe soit pour nous aussi synonyme d’expression, d’épanouissement et de bien-être. Synonyme du plaisir d’être femme. Et porteur d’une féminité joyeuse et accomplie, manifestation du droit inaliénable pour nous toutes à devenir sujets, plutôt qu’objets sexuels. » Et ce qui est certain, c’est que nous allons avoir beaucoup de choses à nous dire après avoir vu ce film ! Utopia
DOSSIER DE PRESSE